Le jeudi 15 mars après-midi, quelle effervescence à l’école !
Après notre récréation du déjeuner, pour notre plus grande surprise, au lieu de rentrer en classe, du CE1 au CM2, nous nous réunissons dans la cantine. Certains CM2 sont habillés de façon étrange, en tout cas inhabituelle … Madame Rondot, la maîtresse des CM2, elle aussi bizarrement habillée, s’avance alors ; le silence se fait ; nous ouvrons grand nos oreilles pour mieux comprendre pourquoi nous sommes ici : « Sawatdii kha, les enfants ! » Nous répondons comme elle : « « Sawatdii kha Madame Rondot » ; mais les garçons doivent dire khrap au lieu de kha…
« Cette année pendant notre Carême, nous allons faire un effort en offrant un repas pour des enfants pauvres de votre âge, d’une autre nationalité, qui ne peuvent pas aller à l’école.
Pourquoi est-ce un problème pour les enfants de ne pas aller à l’école ? » Pendant quelques minutes, nous avons discuté pour essayer de comprendre qu’un enfant qui ne va pas à l’école n’aura pas le choix de son métier plus tard, et il travaillera trop jeune dans des conditions difficiles… Nous avons tous mesuré notre chance d’aller à l’école, et avons compris que :
Mon repas offert = 13 kg de riz = 1 mois de repas pour un enfant d’Asie !
Oui, d’Asie ! Car l’association Enfants du Mékong s’occupe des enfants pauvres d’Asie du Sud-Est, dans 7 pays traversés par le long fleuve Mékong. Madame Rondot est d’ailleurs partie pendant un an aider ces enfants avec Enfants du Mékong, en Thaïlande. Elle était « bambou » (volontaire) ; chacun d’entre nous a très envie de devenir bambou, lui aussi… Et pour que nous connaissions mieux ces enfants, Madame Rondot nous en parle, montre des photos, et même des vidéos ! Les CM2, habillés en karen, représentent une ethnie minoritaire de Thaïlande et de Birmanie. Les hommes, les femmes et les enfants portent des pagnes codifiés très colorés ! Nous découvrons leur sport préféré le takro, une sorte de volley au pied : ils sont très doués. Et les plus agiles d’entre nous rêvent de faire comme Atit : grimper dans les palmiers pour aller chercher le goûter… Ces karens, convertis depuis peu, mettent toute leur foi en Dieu et remercient sa Providence et les parrains Enfants du Mékong si généreux : grâce à leurs dons, chaque famille dont un enfant est parrainé a de quoi se nourrir et se vêtir. Et l’enfant, plus tard, travaillera pour aider sa famille.
Merci à nos chers parents et à nos maîtresses de nous permettre d’aller à l’école !
Merci à Enfants du Mékong et aux parrains pour leur action et leur soutien quotidien envers ces familles pauvres !
Nous avons fait de beaux efforts le vendredi 23 mars… et avons récolté une belle somme pour les enfants du Mékong. Deo gratias !